/ Ils font le territoire
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A Villemaréchal, le jeune couple cultive le bon goût à la Ferme Maraîchette
la Maraîchette : du maraîchage vivant !
La ferme Maraîchette soufflera sa première bougie en juillet. Derrière cette jeune exploitation située à Villemaréchal, il y a un couple. Adeline Duchemin et Julien Ferreira de Azevedo. Leur marotte : le goût avant tout.
À cette saison, tout se passe ici, sous la serre » prévient Adeline. Nous sommes fin mars. Marchant délicatement entre les plates-bandes, on reconnaît ici de la mâche, là des épinards, des radis, des brocolis, et toutes sortes de poireaux. « Non, ça, c'est de la ciboule nous indique la maraîchère. Les gens ne connaissent pas trop. C’est un oignon frais qui ne bulbe pas. C’est plus sucré qu’un oignon classique. Revenu avec un peu d’huile sur du riz c’est délicieux. On a aussi de la Claytone de Cuba, très sympa en salade. Avec ses feuilles charnues, sa texture est agréable, comme une laitue. Là-bas, des blettes rouges et jaunes. Elles gardent la couleur à la cuisson. Les cardes sont petites il n’y a donc pas besoin de les effiler ». En quelques minutes, Adeline qui avoue être avec son compagnon « dingues de bouffe » nous donne quelques bons tuyaux, et fait ainsi la preuve que l'exotisme peut être local et surtout que la contrainte saisonnière peut stimuler l'appétit de nouveauté et la créativité en cuisine. Sur leur petite parcelle de 7000 m2 – une ancienne prairie qui n'avait pas vu un outil depuis au moins une décennie, le rêve de tout maraîcher nous confie Adeline – ils sèment et font pousser plus de 143 variétés de légumes et d'herbes aromatiques ou médicinales sur sol vivant. « En légumes, on ne fait que du bio, et on fait attention à utiliser le moins possible d’hybrides F1. Ces variétés, ce sont des avions de chasse sélectionnés pour faire du gros, du beau. Faire vite et résistant. Ils ne sont pas forcement très nourrissants, ni très bons au goût. Nous, on concentre nos efforts sur l’aspect gustatif. C'est ça qui nous motive. »
Nouvelle vie
Avant de répondre à l'appel de la terre, à la soif d'une vie au grand air, et faire revivre cette ancienne ferme en sommeil depuis des années, Adeline a d'abord mené une première carrière auprès d'enfants dans l'animation et Julien a un temps travaillé dans le bâtiment. Chacun de leur côté, avant de se lancer, ils ont fait pousser des légumes à Dormelles, ou Ville-Saint-Jacques, employés dans des exploitations voisines. Entre-temps, Adeline a passé un Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole. « On savait à quoi s'attendre, avoue Adeline. On ne découvre pas tout du métier, mais c’est beaucoup, beaucoup de travail. On a creusé les tranchées pour irriguer nos cultures, monté les serres. Nous avons tout fait nous-même. Il faut cultiver, mais aussi vendre après. Développer les circuits de commercialisation, les optimiser, faire de la pub... Cet aspect-là aussi prend du temps ».
Extra court, extra frais
Comme 20 % des exploitations de Seine & Loing, ils ont décidé de faire de la vente directe. Leurs produits sont récoltés uniquement sur commande. Extra frais donc. À la ferme chaque vendredi, jolies nappes et lampions sont de sorties : Adeline vend dans la cour ses légumes cueillis du jour. Julien lui se rend sur un autre spot à Saint-Mammes, qu'il partage avec une boulangère. Leurs produits sont aussi proposés chez Françoise Yvonet aux Poulettes de Paley, chez Gilles et Sabrina Derosin au Fournil du Bois Piget à Dormelles, par l'AMAP Les Paniers du Lunain et sur Coopcircuits, une plateforme coopérative conçue par et pour des paysans. Le circuit court, c'est toute une organisation ! Mais, maîtriser de A à Z, réduire les intermédiaires, cela leur permet une plus juste rémunération de leur travail, un prix plus juste et stable aussi pour les clients avec lesquels ils sont en contact toutes les semaines, sans filtre. « On a les retours en direct. Si c’est bon, on le sait. Si ce n’est pas bon, on le sait tout de suite aussi. Alors, la première année on ajuste. Mais on est très contents. On a eu une belle récolte, au-delà de nos espérances. Lorsque les clients viennent avec leurs enfants, on se dit, waouh, ce gamin, il grandit en mangeant ce qu’on a produit nous. C’est top ! »
La Ferme Maraîchette, 24 rue du Silo, Villemaréchal
Tél. : 06 76 46 72 61 | Facebook | Instagram
La ferme maraîchette est sur le guide des producteurs MSL
Le maraîchage sur sol vivant, c'est quoi ?
Le principe est simple et naturel : préserver la vie du sol, pour préserver sa fertilité. En maraîchage vivant, on ne travaille que très peu le sol. Pas de tracteurs, ce sont les vers de terre, les champignons et les micro-organismes qui sont à l'œuvre. Au lieu de retourner la terre, on utilise des bâches. Lorsqu'on les retire, le sol est nu de plantes, alors on y met du compost de déchets verts et l'on plante dessus. Adeline et Julien cultivent toujours sur paillage pour éviter le désherbage, conserver l’humidité, et parce qu'en se dégradant, lui aussi va amender la terre. Ça fait un sol plus vivant et en plus cela réduit l'usage d'engrais et d'énergies fossiles !
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