Culture locale et patrimoine
- L'église Saint-Martin avec un clocher fortifié, et en face une superbe ferme ancienne. L'église a été inscrite monument historique par arrêté du 17 juin 1926 et le clocher a été classé par arrêté du 10 avril 1931.
- Fort de Challeau, forteresse du XIIIe siècle modifiée au XVIe siècle. Il a été inscrit monument historique par arrêté du 17 juin 1975.
- La ferme Saint-Gervais a été inscrite par arrêté du 14 septembre 1949.
- Le menhir de la Pierre Plantée a été classé par liste de 1900.
Le menhir appelé « Pierre au Prince », situé sur le plateau, témoigne d'une première occupation à la Préhistoire.
En 599, le village est le théâtre de la bataille de Dormelles, entre les enfants de Frédégonde et de Brunehaut, Clotaire II, roi de Soissons, Thierry, roi de Bourgogne et Théodebert, roi d'Austrasie.
La bataille se déroule entre Sens et Melun et se termine par la défaite de Clotaire II, qui se réfugie à Dormelles.
Les récits de l'événement relèvent souvent de la légende, et la seule source fiable est réduite à quelques lignes rédigées par Frédégaire, successeur de Grégoire de Tours :
« La cinquième année du règne de Thierry les rois Thierry et Théodebert levèrent une armée contre le roi Clotaire, et en étant venus aux mains sur les bords de l'Orvanne non loin de Dormelles, l'armée de Clotaire fut taillée en pièces ».
Au Moyen Âge, deux seigneuries se partagent le territoire : celle de Dormelles, rattachée à l'église paroissiale, et celle de Challeau, d'une superficie de 150 hectares au XIIIe siècle, sur les communes actuelles de Dormelles et Villecerf. Cette dernière, desservie par la chapelle Sainte-Madeleine, se subdivise elle-même en deux autres seigneuries : celle de Beaumont-les-Challeau et celle du Fort.
L'ordre des templiers rachète plusieurs terres aux Montmorency à partir de décembre 1243. Ansel de Dormelles et son épouse Mathilde leur vendent seize arpents et demi de terre. Différents dons se succèdent ensuite, notamment de Raoul Le Maire et d'Adeline, son épouse.
Au XVe siècle, le village souffre beaucoup des guerres qui ravagent dans le pays. Les hospitaliers, qui succèdent aux templiers, reconstruisent les bâtiments ruinés par les attaques. Seule la chapelle des templiers est préservée et permet la pratique du culte.
Une importante manufacture de drap, créée par Antoine Lefèvre de Caumartin, compte jusqu'à 200 employés à la fin du XVIIe siècle, mais ferme au siècle suivant en raison du départ des ouvriers protestants qui ont refusé d'abjurer après la révocation de l'édit de Nantes.
L'industrie est néanmoins peu implantée dans cette région agricole. Par ordonnance du 30 août 1826, la commune de Dormelles est distraite du canton de Lorrez-le-Bocage pour être rattachée à celui de Moret-sur-Loing.
Église Saint-Martin, Dormelles
L'église construite aux XIIe et XIIIe siècles est très endommagée par les Anglais et les Bourguignons durant la guerre de Cent Ans. Le chœur et la sacristie sont détruits, et la nef et le clocher sont privés de leur toiture et de leur voûte. L'église Saint-Martin est reconstruite au XVe siècle. De plan basilical, se terminant par un chevet droit percé de trois ouvertures, elle présente la particularité de posséder un clocher carré en pierre. Les Charron et les Lefèvre de Caumartin, seigneurs aux XVIIe et XVIIIe siècles, dotent l'église de mobilier liturgique : banc d'œuvre, chaire, autel, fonts baptismaux, ainsi qu'un Christ en croix et plusieurs tableaux représentant les patrons de la paroisse, Le Songe de saint Martin et Le Miracle de saint Léonard.
La charité de saint Martin, Dormelles
Saint Martin, patron de la paroisse, est l'un des saints les plus populaires au Moyen Âge. Selon la légende, soldat de l'armée romaine en garnison à Amiens, en 337, il partage son manteau avec un mendiant. La nuit suivante, le Christ lui apparaît en songe, revêtu du manteau, pour le remercier de son acte de charité. Cet épisode, ici représenté, détermine sa conversion.
Vierge à l'Enfant, Dormelles
Selon la tradition, la Vierge est représentée assise, trônant en majesté, présentant son fils assis sur le genou de sa mère. Elle est sculptée à l'âge d'or de la représentation de la Vierge à l'Enfant en Seine-et-Marne. Moins rigide que les représentations de l'époque romane, la Vierge, gracieuse, sourit à son enfant. Le traitement du drapé est caractéristique de l'école champenoise. La statue présente encore quelques traces de polychromie, remises au jour après sa restauration de 1993.
Vestiges du château fort de Challeau, Dormelles
Le château fort de Challeau est cité pour la première fois dans les Annales du Gâtinais. De plan carré, il est cantonné de tours en encorbellement, dont la partie supérieure est démolie. Son emplacement est choisi dans un but stratégique, à la sortie des marais de l'Orvanne, point de passage obligé entre les hauteurs surplombant la rive sud de la rivière, les buttes Beaumont et Montaigu. Challeau est construit sur le modèle des forts de plaine, sans donjon. Ses mesures sont modestes : l'enceinte mesure 30 mètres de long sur 24 mètres de haut, alors que ces forts dépassent généralement 50 mètres. Outre sa fonction défensive, ce fort est également un refuge et un poste de gué, qui abrite une petite garnison. La cour intérieure n'est pas couverte mais des constructions légères devaient être adossées aux murailles, comme en témoigne la présence de corbeaux en saillie.
Escalier, Dormelles
Au nord de la ferme de l'ancien château de Challeau, cet escalier extérieur, formé de marches monolithiques d'un mètre de long environ, permet d'accéder au grenier à grain. Au dessous, se situe un puits encastré. Le logis est séparé de cette construction par une chambre d'environ 50 centimètres d'épaisseur, afin de l'isoler de l'humidité. Difficile à dater, l'escalier semble construit à la même époque que la ferme, d'après les initiales « P. T. », de Pierre Tranchant, inscrites sur la charpente. Il peut être plus ancien, car le mur sud de la ferme est celui de l'ancienne basse-cour du château fort, lui-même du XIIe siècle.
Ferme Saint-Gervais, Dormelles
Le premier témoignage écrit sur le domaine de Challeau date de 1310, époque à laquelle Philippe le Bel en fait dont à son écuyer, Gilles Granche. La ferme Saint-Gervais est construite à l'emplacement de l'ancien château de Dormelles. En 1067, après le rattachement du Gâtinais au royaume, le roi Philippe Ier, puis ses successeurs, décident de fortifier la frontière nord de leur domaine. En effet, si la Seine représente la frontière entre la Champagne et le Gâtinais, c'est à la sortie des marais de l'Orvanne que s'établissent les châteaux protégeant le nouveau comté. Les châteaux de Challeau, Diant et Flagy en sont les témoins. Selon toute vraisemblance, le château de Dormelles est édifié à cette période. Il est caractéristique des châteaux-cour : de forme quadrangulaire, incluant une ou deux cours entourées de murailles, de tours et de douves, ils ne possèdent pas de donjon central, mais un logis seigneurial adossé à l'une des murailles. Le fort de Challeau comporte deux cours intérieures, le château de Diant, une seule, alors que le château de Dormelles en compte trois en enfilade. Chacune de 70 mètres de long, elles sont de forme sensiblement carrée. Le plan de ce château date de l'époque médiévale, mais est souvent remanié par la suite. Louis XIII séjourne au château en 1632 et en 1643, notamment pour chasser.

Pigeonnier, Dormelles
Au sein de la ferme Saint-Gervais, une porte cochère est surmontée d'un pigeonnier, dont le mur est percé d'alvéoles carrées.
Lavoir, Dormelles
Ce lavoir public compte quatre travées à plateau mobile. Le système de levage et d'élévation par crémaillère permet d'adapter le niveau du lavoir à celui de l'eau.
Puits, Dormelles
Le forage des premiers puits remonte au Moyen Âge, époque de peuplement du village. En 1893, il existe 47 puits disséminés dans le bourg et ses hameaux. Ces puits sont soit privés soit communs à plusieurs propriétaires. Certains sont détruits et comblés lors de l'adduction d'eau courante vers 1950. Sorte de guérite cylindrique en pierre appareillée, recouverte d'un toit conique, ce puits dit « fermé » est exceptionnel dans la région. Une ouverture à hauteur d'homme permet le puisage.
Inscription, Dormelles
Sur le porche d'une habitation, une inscription sur un arc en anse de panier composé de pierres appareillées, indique : « PT 1707 ». Il s'agit probablement des initiales du propriétaire accompagnées de la date de construction de l'habitation.
Dormelles cherche des artisans pour son exposition-vente d'objets artisanaux
Dimanche 2 avril 2023
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